viaje-en-peru

Du meilleur moyen que j'ai trouvé pour donner de mes nouvelles

Vendredi 25 juin 2010 à 19:19


L'assiduité dont je fais preuve quand il s'agit de mettre à jour mon blog m'épate moi-même....
Il ya eu comme un tran de retard. (quelques mois c'est, au final, pas grand chose)
M'enfin, je m'y remets de bon coeur.
(et puis "Ce n'est pas ma faute"....si les photos mettent trois plombes à se charger)

Donc j'en était à la fin de l'épisode ensoleillé llamado Máncora.

Et je reprends la route.

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Direction Chiclayo, département de Lambayeque, pays du Seigneur de Sipán, et au passage, terre de la cumbiambera frustrée par les hommes, Marisol.
Et bien sûr, tierra de Mónica, la nueva tia.

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Arrivée des plus étranges dans cette nouvelle ville coloniale, inlassablement carrée. Oui, parce que les villes coloniales du type costa, sont toutes composée d'une Plaza de Armas (place centrale) avec église colorée et bâtiments administratifs ou municipaux autour....puis toute la ville est marquée par un agencement, une succession de cuadras y cuadras. Facile de s'repérer (en principe....parce que j'vais pas vous cacher qu'on a passé des heures à tourner).

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On descend au terminal du bus, 22h, crevés, après en avoir pris plein les yeux durant le voyage de retour, paysages fabuleux qui m'ont empêché de fermer l'oeil, ibtrigué par la savane américaine, les dégradés d'ocre des rochers, le grand soleil rougeoyant d'été qui se cache tranquilement, avec un sourire, derrière le Pacifique, les chevaux solitaires, les cochons qui se roulent dans la boue, tels des phacochères, et la Panamericana qui continue encore et encore, trace tout droit sur la costa.
C'est la nuit, il faut trouver un hôtel, il faut manger, il faut dormir, il faut téléphoner.  Mais d'abord, il faut trouver un taxi.
Pas difficile ça (tiens, au passage ai-je bien parlé à tout le monde de mes déboires avec les cédilles? Si ce n'est pas l'cas, j'vous la r'fait....Mon clavier, bien qu'il ait une touche "ç", refuse tout net de me cédiller mes c. Ce qui est parfois embêtant, très agaçant, frustrant, horripilant,énervant. J'ai tout essayé mais rien. Par conséquent, je me retrouve contraint d'ouvrir google, de taper "c cedille", et de copier un des "ç" qui s'affiche, pour ensuite le coller dans mon texte. Petite manipulation fort ingénieuse et qui démontre sans aucun doute mon talent pour l'informatique...)

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Rev'nons-en au taxi.
Le mec nous emmène dans un hôtel tout comme on voulait "barrato pero no tan cochino".
Et là-bas, la récepcioniste, sans un "buenas noches" ni nada, sans un regard, nous demande nos papiers, indique le prix d'une voix morne et nous tend une clé (toujours avec son amabilité de femme d'accueil du ciné Rex de Montbrison) en pointant du doigt "Por ahi, al fondo".
Et puis bien sûr, comme toujours avec Tania, on en rigole, jusqu'à la chambre.... et là, Oh surprise! Une chambre matrimoniale. Ca fait plus d'une semaine que, dans tous les hôtels où l'on va, on nous prends pour un couple (mais d'habitude on nous demande quand même quel type de chambre on veut). Ca en devient difficile à vivre. Je veux bien admettre que mi tia Tanita soit d'une apparence fort juvénile, mais quand même. ¡ES MI TIA CARAY!
Et puis, on nous avait déjà fait le coup "Ah vous n'êtes pas en couple? Ah frère et soeur? Non? Ah bon"....on a même réussi à me dire "Es tu sobrina?" (traduction : "C'est ta nièce?). Heureusement que j'ai l'air jeune...
On entre,  du coup avec un "on en demande une autre?", oh et puis zut, peu importe, pas envie de rediscuter avec cette jouvencelle Et au dodo.

Lendemain, frais et frétillants, qui respire la joie de vivre. Tant pis,c'est pour une nuit. Y'a plus urgent : MANGER.

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Alors hophophop, on sort, dans la nuit chiclayenne, et on re-flippe un peu. Non pas que le quartier ait l'air mal-famé....c'est plutôt que c'est trop calme. Mais que s'pastis ici? Hé on est au Pérou?....un calme olympien règne dans ces rues sombres, pas un vendeur d'anticuchos à l'esquina, pas un groupe de jeunes, pas de musique qui sort des maisons,  pas de cris, pas de gens. Bizarre. Enfin, on débarque dans l'avenue centrale, où il pourrait faire bon grailler. On se jette dans la première polleria, fréquentée mais toujours très calme. Et on mange. Pas super bien, mais on mange. Et le type est gentil (même s'il nous oublie).

on se met en quête d'une exploration de la ciudad, avec l'envie d'aller voir la somptueuse tombe del Señor de Sipán. Manque de pot, c'est fermé. Et comte pas rester plus. Tant pis....on ira au musée Bruning. Et on ira manger chez Meche (une amie de la famille).
On se balade, on profite, on se dit qu'on aurait dû retourner à la plage, mais que c'est un peu tard, que las chiclayanas son unas bandidas, que le KingKong c'est délicieux, que les trésors de Sipán, ce sera pour une autre occasion,Pimentel (la playa) pareil. On paote beaucoup beaucoup, on a un tas d'coup d'fil a donner. Et on y go.Le soir même.

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Cette fois, direction Chepén.
Pas touristique cette fois. Un p'tit bled. Mais quel bled!
Gracieusement invités par la famille de Cecilia, sa mère et son frère, le fameux Tino, j'ai envie de connaitre, et me dit que ce serait vraiment moche de pas aller les voir.

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Anecdote : le bus ne faisait pas son terminus à Chepén, du coup la Tanochca y el Robin papotaient gaiement....jusqu'à ce que tiens bixarre, on devrait arriver etils sont en train de mettre un film. Un mec passe en vendant "Chifleschiflechifles! Manimanimani! Caramelos de limón!"...."Euh....cuándo llegamos à Chepén?"..."Era el paradero antés! Chifles? Mani? Caramelos de limón?"
Meeeeeeerdeuuuuuh!
Un coup d'eil dehors, le bus étant arrêté. "Tiaaa, estan bajando nuestras maletas!". On saute du bus. "Mais pu**** vous pouvez pas annoncer quand on arrive?"..."Vous aviez qu'à être attentifs"
Et hop, obligés de les laisser en leur rappelant bien que ce sont des mal-élevés, qu'ils auraient dû nous prévenir et que blablabla.
Pendant que la tia rouspète, j'arrête un taxi. Et hop, on y va. A 5 minutes, c'est pas l'bout du monde (c'est pas l'Pérou ai-je envie de dire).
Et on arrive au fameux Terminal. La señora Ester, Maman de Cecilia, était un peu preóccupée....mais tout va bien, on lui explique et on repart.

Et j'aurais jamais assez de mots pour dire à quel point esa mujer est gentille. On accorche immédiatement et on papote on papote. Notre chambre est prête, on est attendus, Tino, le frangin, nous attends au resto où il bosse (tiens, encore une pollería).

Douchés, on y va. Noche chepenana. Une guide géniale. Paseando una y otra vez.
On découvre, à travers ce qu'on voit, àtravers des histoires, des souvenirs, je m'amuse à m'imaginer la Ceci gamine dans son p'tit village.

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Et on rencontre Tino, le Tino dont on m'a tant parlé pendant des années. Un mec tout gentil, agréable, très bavard, on acccorche aussi. Et puis son pollo a la brasa vaut vraiment l'détour.
Le lendemain, il nous accompagne à la découverte de Chepén, on parcourre le village où il connait absolument tout l'monde, où il a fait un million de p'tits boulots.
Direction un p'tit chantier archéologique (habituez-vous,il y a des ruines absolument partout au Pérou, c'est incroyable....ma faculté est da'illeurs construite sur des ruines, c'est vous dire), ouvert au public, et baigné de soleil.

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Et l'incontournable ceviche.
Et un long blabla téléphomique enjoué avec ma douce France.
Y como somos de Celendín, on ne peut pas résister au quesillo con miel de abeja qui appelle à grands cris notre estomac et nos papilles soudain en fête.

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Et on découvre le bonheur de vivre dans cette région agricole. Des fruits, des tas de fruits, partout.
Des gamins qui filent d'un bout à l'autre des champs, et les vaches qui ne se soucient pas d'eux. L'un d'eux, nous offre des pacaes, un genre de gros haricot qui, une fois ouvert, t'offre une espèce de barbe à papa végétale et fruitée, délicieusement enroulée autour de noyaux noirs (et en plus, on a pas l'horrible frustration de la barbe à papa de sentir ce doux sucre qui te fond instantanément dans ta bouche et ne passe jamais par la gorge pour retomber dans l'estomac) qu'il fait tomber de l'arbre à la fronde. Belle enfance. Bien plus belle que celle que vivent les liméniens. Qui rappelle celle qu'ont vécu mis tios y mi papá.
Des gosses libres et sans soucis, qui respirent un air autre que celui de Lima la grise.

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Et on entre dans des maisons qui rappellent Celendin, avec leur grande salle obscure et fraîche, leur petit jardin rempli de poules et de cochons d'Inde, au milieu de tout un tas de plantes et de fruits. J'y resterai bien un peu plus tiens. Et Tino y Ester insistent.

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Mais une petite attend avec impatience sa Maman à Lima, et il est l'heure de repartir...
Une nuit de bus en perspective...

Et c'est le retour à Lima y a la familia, victorieux.
(bien sûr, on arrive fatigués avec des sacs remplis d'habits sales et mal fermés, nos têtes ont pris des couleurs mais on a un air mal rangé qui se voit dès le premier coup d'oeil -et c'est ca qui est bon, précisément- du terminal à la maison, on a pris la fameuse Daewo, hors de question de dépenser pour un taxi, et puis c'est bien plus glorieux comme ça.

Fin du voyage.


Je m'arrête là. Les photos attendront

Vendredi 21 mai 2010 à 22:53

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Máncoralala....

Ici, la ciudad de todos los vicios, c'est Sea Sex and Sun (comme dirait Serge)

Après un looong voyage depuis Cuenca, sautant d'un bus en l'autre, pendant que la fresque des paysages se redéroule sous nos yeux, en sens inverse, récupérant des heures de sommeil perdues dans les dédales du voyage, on refait un rapide saut à Tumbes.
La grève des bananiers oubliée, mais les rues toujours pas séchées, c'est donc dans une moto les roues dans l'eau qu'on file d'un trait vers les bus direction Máncora, la playa la más hermosa del Perú. Ou du moins la plus cool.
Enfin quand je dis bus, c'est combi, minibus quoi. On s'entasse donc avec une bande de gens qui ramènent des crabes violets et des poissons dans le semblant de coffre de l'engin, maritimeries qui auront la bonne idée d'aller faire jouer de leurs odorades sur le sac à dos de Tania qui leur tenait compagnie. Subtils arômes maritimes qui nous suivront jusque dans la chambre d'hôtel. Un p'tit air de poissonnerie d'un un petit village gaulois d'Armorique (qui résisite encore et touj...) en plein Perú.
Mais surtout, le minibus, il est conduit par des gars drôlement cools. Des yé-man dirait-on. Bob vissé sur le crâne, chevelure plus ou moins bouclée, abondante et douteuse, lunettes de soleil sur le nez,  bronzage playa, clope au bec, tatouage aux épaules, colliers de graines, tongs en plastique qui semblent greffés à leur pied, tellement ils les portent, tellement ça leur paraît naturel de marcher avec (car comme le dit su bien Ju qui sait de quoi elle parle "En Europe, qu'est-ce qu'on est maladroit en tatanes"). Et bien sûr, même sur une panamericana qui va en parfaite ligne droite, sur du plat et avec une belle largeur d'asphalte, ils trouvent le moyen de conduire comme des huîtres.

Mais le fait est, comme je le disais, qu'on arrive sanos y salvos à Máncora, et surtout très contents d'y être, même avec une odeur de poisson.
Et comme d'hab, â la recherche d'un hôtel. De L'Hôtel idéal. Pas cher et sans cafards. Pas très difficile, c'est bourré d'hôtels ici. Et deux types de touristes. Les riches, qui vont dans les grands établissements 4 étoiles, avec piscime à 50m de la plage privée et les autres, qui vont dans les autres hôtels. Petits mais sympas. Après, l'option cafards se joue à quelques soles la nuit.
Et puis vient la soirée, unique soirée à Máncora. Vite, vite, vite, a gozar.
Si nous n'avions pas été aussi sages, c'eut été une nuit d'enfer. Mais que nenni, nous n'avons pas cédé aux délicieux vices de Máncora.

Pollo a la brasa riquechechísimo con su Inca kola. La belle vie.

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La paya de noche, un paradis nocturne, le plus doux du monde. Des bars à la tropicale, avec douces lumières rouges, bar en bambous, rideau de perles et de coquillages, serveuses en short-tongs-attebas, tables avec chandelles sur la plage, le tout sur des rythmes tropicaux, salsa et autres lambada. Et d'un coup, retentit un "Could you be loved", Bob Marley est de la partie. Tio Erling también. Avec les rastas en cercle sur la plage un peu plus lon là-bas, en train de fumer un je-ne-sais-quoi, le décor est complet. Et, ah oui, les étoiles brillent.

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Il faut fêter ça.
Par de chelas para la tia y el sobrino.
Et puis, j'ai [b]u le Macchu Pichu. Tania aussi d'ailleurs.
Et avec d'autres comme çades macchus et des picchus, on aurait fini par en [v]oir(e?) de toutes les couleurs.
Mais non, on l'aura juste tranquilement savouré, avec un rabais sur l'cocktail en plus. (faut juste faire un peu les yeux doux à la serveuse pour qu'elle te dise, "Si t'as d'la monnaie, c'est ok").

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Puis la nuit transpireuse, malgré les deux fenêtres ouvertes, et sans bouteille d'eau bien évidemment. Douche froide.
Petit dej' jus de fruits, les meilleurs du monde. Fraise, ananas, lúcuma. Allez!

Et puis, direction la playa !
Mais avant, les petits commerces de gens venus des 4 coins du monde, avec leur camionnettes et leur armée de colliers, bracelets, dreads, chpeau en écorce de noix de coco, encens et flânerie.
Ils se connaissent tous, parlent à tout le monde, certains bouffent végétarien (ça faisait un moment que j'avais pas vu ses salades de tofu-brocolis-grines germées), d'autres somnolent, certains discutent avec tout le monde, d'autres dansent doucement. Un mec avec au moins 5 colliers autour du cou, dents de requin, d'alligator, graines de l'Amazonie et quartzs qui pendouillent sur sa chemise, et les locks jusqu'aux fesses, est en train de faire la présentation de son étalage de bijoux. Jamais vu un type aussi lent. Et c'est captivant de le regarder. Même ses expressions faciales ont du mal à changer.
Et on rencontre une française (l'accent et la blondeur des cheveux ne trompent pas) accompagnée d'un argentin, qui font la route depuis l'Arizona ensemble. On papote. Elle est sympa, gentille et pétillante, même derrière ses carottes râpées.

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Et ah-oh-oui mais il faut marquer le coup! On est à Máncora!
Immédiatement la tia, pas si tia que ça d'ailleurs, va se faire accrocher quelques trucs dans les cheveux.
- Sobrino y tu, no quieres?
- EEE... no soy un arbol de navidad... Et sur poils courts c'est pas génial lestrucs qui pendent jusqu'aux épaules.
-Y...qué vas a hacer??
-Tengo una idea.... vas a ver las caras de mis primos cuándo regresé...
.......faux tatouages pour 5 soles, c'est parti ! (et merde...). Il fallait le faire. je l'ai fait.
................y la tia, celosa, envidiosa, "quiero uno también!"
...........................Allez hop, c'est fait! (en plus, encore par un type très drôle. Décidémment)

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Et enfin, LA PLAYA.
On se redore les épaules, un peu plus, toujours plus, et puis, la tête sous l'eau, un petit goût de sel sur la langue, les bras qui te portent loin, toujours plus loin, sin miedo, ce n'est aps profond, encore ce Pacifique qui t'envoie ses grosses, belels, puissantes, vagues qui font le dos rond et te font reculer. Et t'apprends à les épouser et tu te sens heureux. Les vacances. Chevere.
Et on se relais para cuidar la mochila.
De douces heures de j'me mouille/j'me sèche qui défile, puis l'impératif de l'estomac. Un ceviche, ça s'impose

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Et puis, le bus, direction Chiclayo.
Et le même jeune que la veille qui "surveille l'arrivée des bus", dans la même position : avachi dans un fauteuil, sur le trottoir, pieds nus, un jus de fruits à portée de main. Si tous les boulots d'été pouvaient être comme celui là...

Subimos. Y adiós Máncora.
Regresaré. Con amigos y primos. Un día...

Jeudi 29 avril 2010 à 3:04

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Certains géographes spécialisés dans la rédaction de guides "Voyager du Nord du Pérou au Sud de l'Equateur en faisant des étapes régulières et reposantes à distances raisonnables et cohérentes pour les Nuls" se seront sans doute dit que ces deux allumés là ont préparé leur voyage comme des jambons, parce que se bouffer Trujillo-Cuenca d'un seul coup, ça demande une grande résistance aux interminables heures de bus et à la faim et de surtout de solides nerfs pour affronter avec déférence, le ventre vide et la tête dans l'oreiller (pour rester poli), la charmante amabilité des postes d'immigration à la frontière Pérou/Equateur.  Et surtout que y'a d'la bonne étape sur le chemin....des tas d'endroits parfaits pour tourismer avec son sac à dos.

MAIS PAS DU TOUT

On avais fait ça bien avec la tia Tanita.
Mais la pluie s'en ai mêlé.

Oui-oui tout à fait. Il pleut parfois au Pérou. (enfin, c'est pas pour être mauvaise langue mais là c'était un peu trop près de l'Equateur pour qu'il n'y soit pour rien celui-là, hein. parce que sinon il a fait que du beau...c'est pas parce qu'on est pas d'accord avec les frontières qu'on fait pleuvoir...tss)
Je disais donc qu'on était censés s'arrêter à Tumbes, une des dernières ville du Pérou, au Nordnordnord, où il y a de magnifiques Manglares (genre les Everfglades nords-américaines, ou le Marais Poitevin français(en plus exotique cela dit)...des marais, la mangrove, ou je-ne-sais quoi...toujours est-il que c'est très beau. En photo) et où la cousine de Ju -une compatriote- m'avait donné rendez-vous. Et ben figurez vous que quand on est arrivés -après une mauvaise nuit- c'était...un brin humide. Enfin, pour dire les choses franchement, les routes étaien à moitié impatricables, certaines rues avaient une petite tête de fleuve amazonien, et en plus, les bananiers (les mecs qui ramassent les bananes dans ce cas-là, pas les arbres qui les produisent) étaient sur le point de se mettre en grève (et les grèves au Pérou, c'est nettement plus impressionant que la CGT qui reprend Toi+Moi de Grégoire (Ahah il fallait bien que j'le descende un jour celui-là!) devant l'Hôtel de Ville de Sainté).

Bon, du coup, ni une ni deux, on reste pas et on file à Cuenca direct.
Question subsidiare mais préoccupante : On fait comment pour cruzar la frontera sans oublier de bien tout se faire tamponner ?
(blanc)
Heureusement, les mecs de différentes agences de tourime tumbesinas sont là avec leurs petits gilets, leurs taxis et leurs cartes à la main. Et ils sont aimables (ou baratineurs, "floreros", c'est comme on veut). Et puis,fatigués on accepte de se faire promener des postes d'immigration jusqu'à l'agence de bus pour Cuenca).

Et là, ce fut le moment angoissé du voyage. (musique de Psychose)
Le jeune adolescent français, innocent et vulnérable et sa tante, une jeune mère sans défense, montent dans une moto-taxi, avec leur deux gros sacs à dos sur les genoux, proies faciles pour les trois types qui s'installent dans la moto. Le ciel est gris et la route presque déserte, humide et entourée par une végétation qui doit bien cacher 3-4 réseaux de traficants d'armes, de cocaïne et de prostituées...peut-être cette quasi-jungle a-t-elle même abrité Ingrid Betancourt? 
Et les types nous parlent de la pluie et du beau temps, des bananiers, des relations entre Péruviens et Equatoriens (respectivement surnommés Gallinas y Monos), de la bouffe equtorienne qui ne vaut vraiment pas un bon ceviche, des mes de l'Immigration qui sont chiants mais facilement corruptibles, de la production de riz,etc...
Et puis finalement, ils ne nous ont pas séquestré, ne nous ont pas fait passer de la cocaïne dans nos sac à dos, ne m'ont pas envoyé au fin fond de l'Amazonie comme gigolo français et n'ont même pas piqué l'appareil photo. Ils étaient juste gentils.

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Les problématiques c'est plutôt les officiels de la frontière qui sont à peu près aussi aimables que les documentalistes du lycée (un peu moins brusques peut-être....et certainement plus responsables, parce que mettre une mitraillette dans les mains des doc's, ça aurait sûrement quelques conséquences fâcheuses....alors que mettre un livre dans les mains d'un militaire, qu'il soit péruvien, français ou équatorien, ce sera juste une expérience inédite pour lui)
J'ai pas envie de reprendre le détail de toutes le blablabla administratif et coups de tampons par-vi par-lâ, du coup je résumerai juste tout cela à des heures pénibles, suantes, affamées, et 20 dollars qu'on s'est faits arnaquer par les pseudo-guides (mais on leur en veut pas trop comme ils ne nous ont pas tués...ils ont eu l'amabilité de nous voler en bonne et dûe forme).

Dans le bus. Direction Cuenca.

De la fenêtre, alors que roule le bus et que s'éloigne la costa, sous nos yeux émus se déroulent une fresque de paysages nouveaux, secrets, aux détails insolites que l'appareil photo n'a pas le temps de capturer mais qui se gravent instantément dans un petit coin de l'âme. Et un léger pincement au coeur en pensant à nustra tierra qui s'éloigne au fur et à mesure que la route défile sous nos pieds et sillonne entre les montagnes, dévoilant des décors inédits. 

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Des bananiers, les arbres cette fois, à perte de vue, de quoi remplir mon cargo.

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Puis des hameaux, bougades, petits villages, aux rues propres et droites, trop propres et trop nettes. Ah(soulagement)! Les fils électriques qui traversent et retraversent allègrement les rues au-dessus de nos têtes et vienent gracieusement s'emberlificoter autour des poteaux. Façon arbres à spaghetti. Et surtout ces mignonnes petites boulettes de verdure sorties d'on-ne-sait-où et qui pendouillent sur les câbles en question, se balottant paresseusement.

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Et comme ça au détour d'un chemin, un arbre qui ressemble à un éventail, avec ses feuilles géantes grandes ouvertes. Kirikou et ses écureuils.

Et peu à peu un semblant de jungle (qui n'est pas l'Amazonie malgré les apparences) déploie ses grands arbres et décline toutes les nuances de vert possibles. La selva arpente des montagnes de plus en plus escarpées, remplace les bananiers, de loin, on dirait une armée de brocolis ; une rivière couleur cocktail d'algarrobina chemine tranquilement, avec ses gosses qui se baignent dedans.

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Sous les arbres, c'est les Andes. Au départ bien camouflées sous leur manteau verdoyant, elles se déshabillent sans vergogne et grandissent, de plus en plus heut, on commence à s'encoler. Et ce n'est rien. Pas d'lamas, mais des précipices, des herbes jaunis, des cols rocheux, des têtes pelées, une route qui tourne tourne tourne et retourne. Pire que l'Pilat. on voudrais monter jusque là donde florece el chuño.

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Mais non, ça redescend....

Et puis paf, alors qu'on discute avec Luis(!),un péruvien habitué à Cuenca qui nous indique les bons plans et nous promet de nous faire visiter, la ville coloniale, apparait, étincelante malgré la grisaille. Les garnds monuments, les belles maisons, les rues claires et dégagées, la nonchalance des gens nous indique deux choses : c'est une ville riche et touristique.

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Corriendo por las calles, perdidos en la ciudad, on tate un peu de l'Équateur.
Splendide métissage d'ancienne ville coloniale à l'âme sud-américaine mais sur laquelle a soufflé une occidentalisation nette, propre et sévère, tout juste gommée par ce grain jusqu'à présent indélébile d'América.
Le choc.
Des rues trop parfaites.
La ponctualité intachable, à outrance même. Un excès d'occidental (je doute fort qu'ils le tiennent des Japonais). Quand on a le malheur d'aller au bureau de change pour que nos soles se dollarisent un peu la face, cinq gardiens nous répliquent sèchement que non-non-non, nous n'avions qu'à venir à l'heure. Il était 18h02, le bureau fermait à 18hpiles.
La scandaleuse mort des rues nocturnes. 19h tout est fermé, des boutiques jusqu'au marché en passant par les cafés (un jour de semaine mais quand même)et les vendeurs de rues (qui eux ne ferment pas mais rentrent). Pas moyen d'aller se croquer quelques anticuchos en soirée. Heureusement que la nuit des gens s'engueulaient en bas d'l'hôtel, dans la rue, sinon je n'aurais pas pu dormir correctement dans ce silence. La réalité est loin de celle de Ate-Lima, où on trouve TOUJOURS un peu d'animation (un peu trop mme parfois), et des magasins ouverts quelque soit le jour et l'heure.

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Des voitures qui ne klaxonnent plus, qui roulent doucement alors qu'il n'y a pas d'embouteillages, des bus sans cobradores, mais-canisés.
Un agréable milieu, une sorte de fil tendu entre les centre urbains européens voulus cleans, paisibles et parfois un peu mornes (en apparence...l'underground existe bel et bien mais par définition, il est enfoui, ne se voit pas...et nos villes ne sont pas cleans du tout de partout) et la frémissante, grouillante et un peu oppressante Lima.

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Le pont au-dessus de rien

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Le cimetière...ben oui, c'est tellement pittoresque de prendre les cimetières en photo.
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"El parque"...qui n'est ni pluys ni moins qu'une Plaza de armas, mais en mode équatorien. Y su belleza nocturna.
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Des églises dont la splendeur a dû bien aider à montrer la magnificence du Dieu chrétien aux indiens polythéistes. Toujours plus facile à avaler qu'une tergiversation sur l'unité de substance de la Sainte Trinité. Je suis persuadé qu'on a converti l'Amérique latine à grands coups de dorures rococos.

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Mieux qu'une pub pour Thonon-les-Bains.
On se flétri les pieds dans las aguas termales de Cuenca. Tels deux ailes de poulet en el caldo. Sous des airs, des grands airs, de hammam équatorien. Purification des deux mochileros qui ont passé deux jours à courir entre deux bus, avec 3 biscuits à grignoter, de l'humidité et de la chaleur partout. Nous étions des hommes neufs, prêts à repartir à l'attaque. Du plaisir d'avoir´été sales.
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Ma frustration personnelle face au manque de temps pour aller faire un saut aux ruines incas d'Ingapirca. M'en fous, j'vais à Cuzco en juillet.

Les délices del chocolate y del morochito con empanadas de queso y tortillas de maíz. Notre nourriture de base...la cuisine équatorienne sinon n'a rien d'extraordinaire...
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Puis adios Ecuador, regresamos a nuestra tierra.
Trajet inverse....cette fois en route pour la langoureuse, délirante, alléchante et caliente Máncora.

Ah oui ! Et pour la fin de cette alléchante histoire de visa...j'ai le plaisir d'annoncer que, l'ingéniosité a payé. J'me suis bien fait tamponner le passeport d'un sublime180 jours. De quoi tenir jusqu'à la fin du voyage. Largement. Et suis donc retourné d'un pas ferme, décidé, victorieux, la tête haute, en terre péruvienne, visa flambant neuf en main.

Mardi 27 avril 2010 à 23:32

Viaje : Tania+Robin... Primero : Trujillo.

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Ah avant toute chose, petit retour sur le pourquoi du comment de ce périple.
Les paperasses et moi, généralement, ça colle pas. Et là, il n'y a pas eu de miraculeuse exception à la règle.
Pour faire vite, il y a quelques moi, alors que mon visa touristique de six mois tamponné le 25 septembre à l'aéroport de Lima venait à son terme. Confiant, je me suis dit, "Robin, vas faire renouveler le visa à la police de l'immigration, que tout soit en règle" (je m'y prends un bon mois et demi avant)...et àu milieu de tous les documents et photos qu'ils me demandaient, la fameuse "Constancia de matrícula" dans une institution éducative. Problème, l'université ne peut pas me la donné puisque je ne suis qu'élève libre. Et merde. En gros, le visa étudiant : foutu. Et l'Ambassade de France complètement déboussolée par cette histoire, qui n'est même pas fichue de savoir ce qu'en dit la législation péruvienne. Encore des administratifs payés à rien foutre.
Alternatives : rentrer en France, payer une amende de 1dollar par jour jusqu'à mon départ ou filer à l'étranger, me faire retamponner du passeport, revenir et me faire reretamponner, et rentrer tout sourire avec un visa flambant neuf. La troisième étant tout de même la plus séduisante des options. D'autant plus que c'était l'été, que j'étais en vacances et que j'avais envie de voyager.
Au détour d'une discussion avec Tania, ma tante, l'Equateur à pointé le bout d'son nez....et on s'est dit, comme ça, d'un coup : "Et si on y allait?"

Et on y est allé.

Entonces, première étape : Trujillo... Ciudad de la Eterna Primavera (que c'est beau)
Pfiout dans un bus Cruz del Sur y vamos.
Ville coloniale. Grandioses ruines de Chán-Chán, playa de Huanchaco, Marinera y tondero, Huacas de la Luna y del Sol, civilisations Chimú y Mochica, el arroz con mariscos.

La première galère pour trouver un hôtel pas trop cher... après s'être faits baladés par un taxiste le long de toutes les rues, inlassablement carrées, dans des 3 étoiles un peu trop pituquitos pour nous, il a fini par nous proposer les hostales moins chers. Et puis quand on a vu la tête moisie, sale, des draps tachés, des ptits cafards, des chambres qui ferment mal, de ces charmants établissements à prostituées, on s'est dit qu'on prendrait le moins cher des plus chers.

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Arpentage de rues coloniales, entre la visite du patio d'une grande villa, luxe outrancier de los encomenderos españoles, noblesse qui avait avait au moins un grand sens de l'esthétique et du savoir vivre. Ce qui n'est plus forcément le cas de toutes "élites dirigeantes". Mais avec ce petit côté conquistador esclavagiste qui porte un coup à l'élégance du style colonial.

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Emotionantes ruines de Chán-Chán, trésor de la civilisation Chimú....les restes d'une imposante cité pré-inca entièrement construite avec de la boue.

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La frustration des archéologues qui fouillent et reouillent la Huaca de la Luna, tempole Mochica...dont les restes résistent malicieusement, préférant garder une part de leur mystère.... ils ne dévoilent qu'une partie de leurs charmes, juste de quoi impressioner. Le reste, si on le touche, on abîme tout. On le laisse donc aux secrets des Dieux pour qui on sacrifiait des humains au sommet du temple.
Et la Huaca del Sol, plus grande encore, plus prometteuse sans doute...mais dont on ne trouve toujours pas le "point stratégique" pour lancer la première attaque achéologique sans risquer de détruire les précieux murs enfresqués enfouis là-bas dessous.

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Les statuettes érotiques des Mochicas, qui en plus d'être des constructeurs de temples un peu tordus ou peut-être seulement très malicieux, sont une civilisation avec une imagination sexuelle débordante et débridée. On fait même l'amour avec les dieux antropomorphes (de la théoantropomorphophilie aurait dit un prof de grec).
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Ma frustration personnelle face à l'absence de Marinera.
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Perros mochicas (dans ce cas-là, le "moches" tout aussi correct que "mochicas" serait bienvenu...), les chiens sud américains, là bien avant les Españoles (et toc)... un monument à la laideur canine.
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La playa de Huanchaco, face à ce, encore et toujours, pacifiquement Beau. Sus caballitos de totora, et son coucher d'Inti. là-bas, en terre abo.
Et ce barbouillage de prières inscrites dans le sable, messages à ceux qui nous sont chers et que l'eau emporte dans son immensité.
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Les rues, encore des rues, dans lesquelles on se perd avec grand bonheur et, malgré leur régularité, un hétéroclite mélange de n'imp' rythme las cuadras qui se succèdent.


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Le ceviche, l'arroz con mariscos, qui font passer de grands moments de plénitude gastronomique.

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Aqui, en Perú.

Et bien sur un niarkniark en pensant aux Français bien enneigés qu'ils sont alors qu'on se soleillise, que la Negra se vuelve mas negra, sur la Plaza de armas de Trujillo.

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Dimanche 25 avril 2010 à 3:47




Mes photos s'ennuyant ferme au fin fond du dossier "Viaje Tania Robin Norte", et moi reportant toujours à demain le jour où il faudrait que je prenne mon courage à deux mains, je m'suis dit que la bonne volonté, si je n'l'a forçais pas un p'tit peu, elle pourrait toujours attendre.... Et après j'me sens frustré et déçu de moi-même. Alors, je m'y jette, avec mes accents de clavier qui me donnent du fil à retordre (mais j'men sors), et mon c-cédille copier/coller (ouaip toujours introuvable sur ce peruano de teclado).

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Empezaremos.

Un roadtrip au Pérou, c'est toute une aventure. De toutes façons, prendre la voiture au Pérou c'est déjà toute une aventure.


Le trafic liménien c'est...comment dire?... "pousse-toi-d'là-que-j'm'y-mette"
(et que les esprits dérangés ou malsains n'y voient aucune allusion sous-jacente)

Imaginez des avenues, des routes à plusieurs voies, un peu emberlificotées, plus ou moins goudronnées, sans la foule de panneaux de signalisation qu'on a -nous autres bons Français- la joie d'apprendre au code. Et, grouillant dans tout cela, un fourmillement affairé  de (moto)taxis, de voitures en tous genres -du 4x4 impec', aux vielles Volswagen, passant par les coccinelles, et les dernières créations de nos copains jap's- une palette de bus de toutes tailles et de tous âges, et des gens, plein de gens.

Et puis, y'a l'ingéniosité des inventeurs klaxono-alarmistes (un métier à la Boris Vian), ces musiciens ; l'art de créer une cacophonie quasi-permanente le long de tous les axes routiers. Une douce symphonie, je vous jure (ici la "restriction de l'usage de l'avertisseur sonore en agglomération", c'est un conte de fées). Et puis surtout, les cobradores des bus qui ont la double fonction de te faire payer le ticket (et qui ont pour cela une capacité impressionante à rester en équilibre, debouts au milieu d'un bus plein à craquer, résistants à tous les coups de frein et tournants brusques, tout en effectuant de rapides transactions de monnaie/ticket, et sans jamais oublier personne) et d'annoncer les destinations de la ligne. C'est là tout leur talent vocaliste : des gens attendent sur le trottoir, et les combis (minibus), freinent les unes après les autres, le cobrador, ouvre la porte (en pleine marche bien entendu) et gueule à toute allure des trucs du genre "Achoachoachoachooooooo!!!! La Marina plaza la marinaaaa!!! cincuenta plaza cincuenta plaza cincuentaaaaa!!! Ateateateateateeeee!!!! Callaocallaocallaooooo!!! (au passage, vous avez droit  â des noms de la géographie liménienne, si c'est pas beau) Luca-china subesubesubesubeeeee!!! Asiento reservado joven por favor!!! TodoArequipatodoarequipaaaa!!!"

Et puis les p'tits trucs du quotidien : les vendeurs ambulants, improbables ou pas, qui te vendent des canchitas (popcorn mais restons sudaméricains), des loupes, des bonbons en tout genres, des ptits gâteaux, des glaces (c'est là que j'ai besoin de toute ma force de volonté pour dire non), des bijoux, des lunettes,....ou alors des clowns, des infirmes, des enfants qui viennent chanter, s'accompagnant au cajón (et là c'est beaucoup moins amusant, ça ramène brutalement à la réalité sudaméricaine), des ptites vieilles qui viennent avec leur poulet dans les bras, et leur trois sacs de tout-pleins-d'choses, des groupes de collégiens en uniforme,...

C'est un peu ça.

 

Et puis, y'a le foutu trafic aux heures de pointe. Il me faut 1h30 en temps mormal pour aller à la fac... c'est long. Mais aux heures de pointes pour revenir, c'est parfois TRES LONG. 2h30.... et quand on a deux chauffeurs ont la merveilleuse idée de se rentrer dedans en plein milieu de la Javier Prado,  ça donne un bon 3h30. Je suis rodé, et d'un calme olympien je regarde le bus faire ses 10m-STOP-10min-10m-STOP... tel un moine bouddhiste en plein Lhassa regarde le défilé de Chinois communistes sur la place, drapeau rouge levé. Sauf que moi, à défaut d'un drapeau rouge, c'est plutôt l'insigne Coca-Cola clignotant que je regarde s'approcher avec espoir, puisqu'il indique la fin de l'avenue et des bouchons.

Mais le top, c'est les mototaxis... Moi, et c'est un de mes nombreux projets de vie, de retour en France, je me trouve un bon pote mécano (et c'est très dur quand on sort de L), m'achète une moto et d'la toile cirée façon Lima...et j'me fait ma moto-taxi. Parce que c'est drôle et ça pourrait etre très convivial... après Hubertine la Caddie-llac des résultats du bac, et CuiCui, ce serait vraiment fabuleux. J'ai bon espoir. Alors bon, on se bousille tout le dos, les reins, le bassin et le reste à chaque ralentisseur, dos d'âne, gendarme couché ou cassi (ici on dit rompemuella) qu'on rencontre, y'a des accidents tous les jours entre Ceres et la maison mais c'est quand même un grand moment de bonheur (au Pérou, on a du mal à comprendre ça...)

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Mais revenons sur un truc merveilleux : les sorties en famille dans la Custer (minibus pas si mini que ça). On en loue une pour partir tout le weekend en famille, pour les grandes occaz'. Et là, entassés avec tentes, bagages, casseroles, patates, et tout le nécessaire du parfait séjour familial (dont, et c'est une règle générale, il manque toujours un truc), on y va, direction Santa Rosa de Quivés.
Fanfare de retrouvailles, de oh-merde-j'ai-oublié..., de tu-m'écrase-le-pied, de mira-esa-chica, sur fond de tecnocumbia, reggaeton ou salsa.
Et c'est parti, les cousins, comme d'hab entassés au fond, où on pense qu'ils gêneront moins la quiétude du voyage, avec les bagages sur les genoux, dans l'espoir qu'ils se tairont plus facilement. Peine perdue.

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Et toujours dans mes voyages hors de Lima, à la fenêtre, mes yeux en prennent plein la rétine. Et ils brillent.  
Lima c'est du connu, mais ça fait toujours plaisir.

Et surtout, c'est beau d'en sortir.

Le ciel bleuôit. La végétation commence à exister, les poubelles s'éclipsent peu à peu, les maisons aussi. On respire autre chose que le smug urbain.

Et puis, à mesure que la vallée verdit, les montagnes naissent un peu et commence à chanter les chansons des Andes. Elles ne sont encore que des petites gardiennes, les grands pics sont loin, mais ils s'annoncent. Les champs s'étalent, verts-verts-verts. Les stéphanois respirent. Au tournant, un étalage coloré, pleins de fruits, un cheval traîne des chaises sur son dos. Et d'autres choses tellement improbables.
 

En vrac.

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Des chèvres aux oreilles tombantes, juchées, jonchées, au sommet des rochers de regardent passer, avec un air un peu blasé. Une cuvette de chiottes trône au milie d'une plaine ensablée, couverte de poussière, des cochons au milieu d'une savane américaine s'ébrouent comme des rois entre trois arbustes et une flaque-piscine, un âne se balade entre les rizières qui donnent au Pérou un arrière-goût asiaiatique pas déplaisant, un Tumbes tout inondé, un coucher de soleil sur le lit du Pacifique, rougeoyant du désir de se relever au plus vite pour revoir le tranquille bonheur de la costa peruana (et ce foutu pont s'interposant entre mon appareil photo et lui), un temple hindhouiste en pisé, peint et enfoncé dans des dunes huaralinas, des pêcheurs fumant leur clope en regardant le grand bleu qui s'enfuit sous leurs yeux (le poisson attendra bien un peu que se consument les poumons), des gamins me blancent une bassine d'eau à la gueule par la fenêtre ouverte (c'est ça de s'endormir au dond de la Custer un jour de carnaval...et bien sûr Anggi n'a pas eu le temps de réagir au cri tontonesque "Cierren las ventanas!" ...et j'me suis tout pris. Evidemment), je les pardonne, ça fait du bien... Et puis je me mp3se(du verbe èmepétroiser) les oreilles pour écouter un peu autre chose de temps en temps. Parce que ça fatigue la salsa, même quand on n'est pas en train de la danser. Et ça permet de ne perdre ni son français, ni son maigre anglais, ni ses références musicales.

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Et blabli et blabla et blablu
(en souvenir des cours de philo et à des expressions ô combien géniales)

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Alors, un tendre hommage rendu à ces kilomètres de Panamericana norte bouffés à la fenêtre d'un bus, en compagnie de Tanita, hommage à ce périple plus ou moins fou, jusqu'aux routes d'Equateur, à ce sillonement de la Costa, qui nous a mis nos pas dans ceux des Peuples du Pacifique, qui  a mis sur notre chemin de la beauté, de l'Histoire, du souvenir, de la joyeuse liberté, et de l'humanité. ¡Arriba el Norte! (ben tiens.)

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