viaje-en-peru

Du meilleur moyen que j'ai trouvé pour donner de mes nouvelles

Dimanche 25 avril 2010 à 3:47




Mes photos s'ennuyant ferme au fin fond du dossier "Viaje Tania Robin Norte", et moi reportant toujours à demain le jour où il faudrait que je prenne mon courage à deux mains, je m'suis dit que la bonne volonté, si je n'l'a forçais pas un p'tit peu, elle pourrait toujours attendre.... Et après j'me sens frustré et déçu de moi-même. Alors, je m'y jette, avec mes accents de clavier qui me donnent du fil à retordre (mais j'men sors), et mon c-cédille copier/coller (ouaip toujours introuvable sur ce peruano de teclado).

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Empezaremos.

Un roadtrip au Pérou, c'est toute une aventure. De toutes façons, prendre la voiture au Pérou c'est déjà toute une aventure.


Le trafic liménien c'est...comment dire?... "pousse-toi-d'là-que-j'm'y-mette"
(et que les esprits dérangés ou malsains n'y voient aucune allusion sous-jacente)

Imaginez des avenues, des routes à plusieurs voies, un peu emberlificotées, plus ou moins goudronnées, sans la foule de panneaux de signalisation qu'on a -nous autres bons Français- la joie d'apprendre au code. Et, grouillant dans tout cela, un fourmillement affairé  de (moto)taxis, de voitures en tous genres -du 4x4 impec', aux vielles Volswagen, passant par les coccinelles, et les dernières créations de nos copains jap's- une palette de bus de toutes tailles et de tous âges, et des gens, plein de gens.

Et puis, y'a l'ingéniosité des inventeurs klaxono-alarmistes (un métier à la Boris Vian), ces musiciens ; l'art de créer une cacophonie quasi-permanente le long de tous les axes routiers. Une douce symphonie, je vous jure (ici la "restriction de l'usage de l'avertisseur sonore en agglomération", c'est un conte de fées). Et puis surtout, les cobradores des bus qui ont la double fonction de te faire payer le ticket (et qui ont pour cela une capacité impressionante à rester en équilibre, debouts au milieu d'un bus plein à craquer, résistants à tous les coups de frein et tournants brusques, tout en effectuant de rapides transactions de monnaie/ticket, et sans jamais oublier personne) et d'annoncer les destinations de la ligne. C'est là tout leur talent vocaliste : des gens attendent sur le trottoir, et les combis (minibus), freinent les unes après les autres, le cobrador, ouvre la porte (en pleine marche bien entendu) et gueule à toute allure des trucs du genre "Achoachoachoachooooooo!!!! La Marina plaza la marinaaaa!!! cincuenta plaza cincuenta plaza cincuentaaaaa!!! Ateateateateateeeee!!!! Callaocallaocallaooooo!!! (au passage, vous avez droit  â des noms de la géographie liménienne, si c'est pas beau) Luca-china subesubesubesubeeeee!!! Asiento reservado joven por favor!!! TodoArequipatodoarequipaaaa!!!"

Et puis les p'tits trucs du quotidien : les vendeurs ambulants, improbables ou pas, qui te vendent des canchitas (popcorn mais restons sudaméricains), des loupes, des bonbons en tout genres, des ptits gâteaux, des glaces (c'est là que j'ai besoin de toute ma force de volonté pour dire non), des bijoux, des lunettes,....ou alors des clowns, des infirmes, des enfants qui viennent chanter, s'accompagnant au cajón (et là c'est beaucoup moins amusant, ça ramène brutalement à la réalité sudaméricaine), des ptites vieilles qui viennent avec leur poulet dans les bras, et leur trois sacs de tout-pleins-d'choses, des groupes de collégiens en uniforme,...

C'est un peu ça.

 

Et puis, y'a le foutu trafic aux heures de pointe. Il me faut 1h30 en temps mormal pour aller à la fac... c'est long. Mais aux heures de pointes pour revenir, c'est parfois TRES LONG. 2h30.... et quand on a deux chauffeurs ont la merveilleuse idée de se rentrer dedans en plein milieu de la Javier Prado,  ça donne un bon 3h30. Je suis rodé, et d'un calme olympien je regarde le bus faire ses 10m-STOP-10min-10m-STOP... tel un moine bouddhiste en plein Lhassa regarde le défilé de Chinois communistes sur la place, drapeau rouge levé. Sauf que moi, à défaut d'un drapeau rouge, c'est plutôt l'insigne Coca-Cola clignotant que je regarde s'approcher avec espoir, puisqu'il indique la fin de l'avenue et des bouchons.

Mais le top, c'est les mototaxis... Moi, et c'est un de mes nombreux projets de vie, de retour en France, je me trouve un bon pote mécano (et c'est très dur quand on sort de L), m'achète une moto et d'la toile cirée façon Lima...et j'me fait ma moto-taxi. Parce que c'est drôle et ça pourrait etre très convivial... après Hubertine la Caddie-llac des résultats du bac, et CuiCui, ce serait vraiment fabuleux. J'ai bon espoir. Alors bon, on se bousille tout le dos, les reins, le bassin et le reste à chaque ralentisseur, dos d'âne, gendarme couché ou cassi (ici on dit rompemuella) qu'on rencontre, y'a des accidents tous les jours entre Ceres et la maison mais c'est quand même un grand moment de bonheur (au Pérou, on a du mal à comprendre ça...)

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Mais revenons sur un truc merveilleux : les sorties en famille dans la Custer (minibus pas si mini que ça). On en loue une pour partir tout le weekend en famille, pour les grandes occaz'. Et là, entassés avec tentes, bagages, casseroles, patates, et tout le nécessaire du parfait séjour familial (dont, et c'est une règle générale, il manque toujours un truc), on y va, direction Santa Rosa de Quivés.
Fanfare de retrouvailles, de oh-merde-j'ai-oublié..., de tu-m'écrase-le-pied, de mira-esa-chica, sur fond de tecnocumbia, reggaeton ou salsa.
Et c'est parti, les cousins, comme d'hab entassés au fond, où on pense qu'ils gêneront moins la quiétude du voyage, avec les bagages sur les genoux, dans l'espoir qu'ils se tairont plus facilement. Peine perdue.

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Et toujours dans mes voyages hors de Lima, à la fenêtre, mes yeux en prennent plein la rétine. Et ils brillent.  
Lima c'est du connu, mais ça fait toujours plaisir.

Et surtout, c'est beau d'en sortir.

Le ciel bleuôit. La végétation commence à exister, les poubelles s'éclipsent peu à peu, les maisons aussi. On respire autre chose que le smug urbain.

Et puis, à mesure que la vallée verdit, les montagnes naissent un peu et commence à chanter les chansons des Andes. Elles ne sont encore que des petites gardiennes, les grands pics sont loin, mais ils s'annoncent. Les champs s'étalent, verts-verts-verts. Les stéphanois respirent. Au tournant, un étalage coloré, pleins de fruits, un cheval traîne des chaises sur son dos. Et d'autres choses tellement improbables.
 

En vrac.

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Des chèvres aux oreilles tombantes, juchées, jonchées, au sommet des rochers de regardent passer, avec un air un peu blasé. Une cuvette de chiottes trône au milie d'une plaine ensablée, couverte de poussière, des cochons au milieu d'une savane américaine s'ébrouent comme des rois entre trois arbustes et une flaque-piscine, un âne se balade entre les rizières qui donnent au Pérou un arrière-goût asiaiatique pas déplaisant, un Tumbes tout inondé, un coucher de soleil sur le lit du Pacifique, rougeoyant du désir de se relever au plus vite pour revoir le tranquille bonheur de la costa peruana (et ce foutu pont s'interposant entre mon appareil photo et lui), un temple hindhouiste en pisé, peint et enfoncé dans des dunes huaralinas, des pêcheurs fumant leur clope en regardant le grand bleu qui s'enfuit sous leurs yeux (le poisson attendra bien un peu que se consument les poumons), des gamins me blancent une bassine d'eau à la gueule par la fenêtre ouverte (c'est ça de s'endormir au dond de la Custer un jour de carnaval...et bien sûr Anggi n'a pas eu le temps de réagir au cri tontonesque "Cierren las ventanas!" ...et j'me suis tout pris. Evidemment), je les pardonne, ça fait du bien... Et puis je me mp3se(du verbe èmepétroiser) les oreilles pour écouter un peu autre chose de temps en temps. Parce que ça fatigue la salsa, même quand on n'est pas en train de la danser. Et ça permet de ne perdre ni son français, ni son maigre anglais, ni ses références musicales.

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Et blabli et blabla et blablu
(en souvenir des cours de philo et à des expressions ô combien géniales)

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Alors, un tendre hommage rendu à ces kilomètres de Panamericana norte bouffés à la fenêtre d'un bus, en compagnie de Tanita, hommage à ce périple plus ou moins fou, jusqu'aux routes d'Equateur, à ce sillonement de la Costa, qui nous a mis nos pas dans ceux des Peuples du Pacifique, qui  a mis sur notre chemin de la beauté, de l'Histoire, du souvenir, de la joyeuse liberté, et de l'humanité. ¡Arriba el Norte! (ben tiens.)

http://viaje-en-peru.cowblog.fr/images/IMGP5499.jpg

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